J'écris ce blog pour faire connaître mon sport - ma passion - à tous. Certaines sections s'adressent surtout aux débutants, comme la rubrique "Gestuelle et techniques d'escalade", d'autres relatent mes voyages ou bien les dernières compétitions auxquelles j'ai participé ou assisté. N'hésitez pas à me laisser vos commentaires!

mercredi 8 décembre 2010

Retour du legging fluo! Le Tour de bloc en Délire

Résultats maintenant disponibles à Tourdebloc.com !

On peut dire que la saison a bel et bien pris son élan. Déjà trois compétitions de passées dans l'est (malheureusement, dans l'ouest, il y en a très peu cette année, à tel point que leurs compétiteurs les plus forts viennent jusqu'ici pour se mesurer à nos athlètes!). La dernière compétition n'a pas été de tout repos selon certains (et certaines)... Du côté des filles, on semblait fatigué, peut-être un peu énervé par la présence, entre autres, des soeurs Weldon et de Eva Pépin-H. Les problèmes étaient difficiles et exigaient beaucoup de puissance
Une chose est sûre, les compétitions sont faites pour être un spectacle et les filles n'avaient pas oublié le legging, emblème de l'escalade sportive et thème de la journée!



Merci à Stacey Weldon pour ce choix de legging des plus magnifiques! Un legging de style léopard avec des reflets lumineux. Épatant! On dirait que ça lui a porté chance: elle a été une des trois compétitrices à réussir le premier problème, et facilement en plus. Stacey nous a offert un beau spectacle en terminant 3e, tout juste devant sa soeur, Vikki Weldon, venue de Calgary pour participer à ce festival de gros bras (à peine un essai de différence entre les deux, c'était chaud!).



En tout cas, des gros bras, il y en avait à Québec. Comme Terry Paholek, venu de Calgary pour arracher la première place en réussissant tous les problèmes de finales en cinq essais! Bon, impressionant, mais il ne portait pas le legging par contre... (comme aucun des gars d'ailleurs. Les juniors ont été plus audacieux, et on a vu plusieurs jeunes hommes avec de superbes leggings fluos le dimanche).





Sébastien Lazure, que vous verrez peut-être prochainement dans son film Psyche is High (si vous avez raté la projection à Vertical la semaine dernière), nous a encore une fois montré de quoi il était capable en montant sur la deuxième marche du podium.




Dustin Curtis a quant à lui terminé troisième. Les finales ont été assez difficiles pour les gars (euh...huh-huh... pour les filles aussi), et on a vu Dustin complètement exténué dans le dernier problème! Je le souligne, parce que c'est la première fois que je le vois aussi fatigué!




Katerine Martin a fait preuve d'une endurance incomparable en grimpant les problèmes de finale comme si elle grimpait une voie. Chalk, respire, étire, redescend, chalk, essai encore, ouf, pompée, respire encore, tombe! La grimpeuse, qui s'entraîne depuis peu au tout nouveau gym en outaouais, Altitude, risque de nous réserver de belles surprises cette année. Mais c'est surtout son beau legging qu'on admire dans la photo ci-dessus! Une excellente technique et une force de doigts du tonnerre... il manque peut-être un peu de dynamisme à Katerine, et le tour est joué!



Eva Pépin-Hélie méritait bien sa première place pour avoir porté le legging le plus flashy de le gente féminine. Un peu fatiguée cette journée-là, elle n'a pas réussi les quatre problèmes, comme elle l'a souvent fait par le passé, mais elle a tout de même été la seule à en réussir deux! Il faut dire aussi que la compétition était très relevée, et les problèmes m'ont paru assez difficiles!



Alors merci encore à toute l'équipe du Délire pour cette belle compétition! Et à l'année prochaine!


Stacey getting stoke before problem number one. Result: flash!

lundi 8 novembre 2010

Première compétition du Tour de bloc 8 : Le spectacle ne fait que commencer!




Les podiums:


Mesdames


1- Stacey Weldon


2- Katerine Martin


3- Cloé Legault! (wow! sa première finale! à surveiller…)


Messieurs


1- Terry Paholek


2- Sébastine Lazure


3- Simon Forget

Pour visionner quelques vidéos, cliquez sur l'hyperlien suivant http://www.facebook.com/#!/altitudegym


Enfin! Après des mois d’attente, après un été à être pris pour grimper dehors, à se faire cuire au soleil, à se faire brûler les doigts sur du granit mal-poli, à se tirer des cordes à n’en plus finir, enfin! la saison de compétition est commencé! Alléluia! Et c’est à Altitude, le tout nouveau gym en Outaouais, dans MA NOUVELLE ville, à Hull, qu’avait lieu cette première compétition, qui s'est révélée un succès.


Bon, vous savez bien que je blague. Tout le monde sait que la VRAIE escalade, c’est dehors que ça se passe… que les gyms ont été créé pour s’entraîner quand il pleut ou il neige.





N’empêche, les compétitions ont ce petit quelque chose de spécial -une ambiance, une frénésie, un côté “spectaculaire”- qui fait en sorte que ce n’est pas comme une journée normale au gym. C’est une dose d’adrénaline différente du rocher, mais qui a sa place à mon avis dans le monde de la grimpe.






En tout cas, côté ambiance, les spectateurs n'ont pas été déçus à Altitude! Les finales, comme toujours, ont été le point fort de la journée. Les finalistes, huit hommes et six femmes, en ont mis plein la vue à la foule, qui en redemandait! Et pour couronner le tout, plusieurs se sont mis à taper au sol et à chanter pour encourager le dernier finaliste, David Heerema.


Les compétiteurs ont mené une lutte féroce et ont été très impressionnants, tant chez les hommes que chez les femmes. Chez les dames, Katerine Martin a fait un retour remarquable après avoir été absente de la compétition pendant deux ans (une heureuse nouvelle maman). Elle a remonté jusqu'à la deuxième place après avoir terminé quatrième en qualification. Heureusement qu’elle n’est “pas en forme” (selon ses dires) encore, parce qu’on aurait peur qu’elle arrache les prises! Il faudra suivre ses progrès et la voir se mesurer dans les mois à venir à Eva Pépin-Hélie.


Cloé Legault a aussi été très impressionnante pour une première présence en finale. Non pas que j’aie été surprise, parce qu'il est évident qu’elle a un mental solide et une force phénoménale, mais je sais que les finales peuvent être stressantes. Le public, le spectacle, la foule qui hurle... Cloé, elle, ne semblait pas vraiment nerveuse. Elle s’amuse, et ça lui réussi bien.


Quant à Stacey Weldon, elle nous a offert une performance impeccable, parfaite, un sans faute! Quatre problèmes sur quatre enchaînés à vue! Ça nous en bouche toujours un coin. Surtout que le deuxième problème était particulièrement traître, avec des réglettes minuscules et un long mouvement d’épaule.


Mais Stacey était en feu, je pense ne l'avoir jamais vue aussi solide. Elle a bien failli lâcher la prise, mais non, elle a tenu le coup, et a elle conservé la première place qu’elle avait déjà confortablement acquise en qualification.


Chez les hommes, ça s’est révélé un peu plus serré. Le classement a beaucoup changé en finale. On ne savait plus trop qui allait avoir la deuxième et la troisième place. Un beau spectacle, même si les problèmes manquaient peut-être un peu de "Glamour" (on a déjà vu plus impressionant, disons). Terry Paholek s’est taillé une première place solide en flashant les quatre problèmes.


Sébastien Lazure, fidèle à lui-même, est monté sur le podium en flashant trois problèmes sur quatre, et en enchaînant le second problème au deuxième essais. Encore une fois, le deuxième problème a été “tranchant” chez les hommes, et a permis de départager les gagnants. L’avant-dernière prise était moins bonne qu’elle en avait l’air, et plus de la moitié des hommes se sont fait “pincer” au premier essai, et on raté la prise, pour ensuite se reprendre plus délicatement au deuxième essai.


Finalement, Simon Forget -nouvellement dans l'équipe Allez Up- a lui aussi décroché un podium. Il était ex-equo avec Lazure, et on a dû aller chercher dans le pointage des qualifications pour départager la deuxième place.


Donc une belle compétition avec des gens forts et motivés. Je sens que la compétition va être enlevante cette saison, du moins chez les femmes (je fais vraiment du favoritisme, je sais!). Avec le retour d’Eva Pépin-Hélie (équipe Allez Up) et de Katerine Martin, la présence de Bonnie de Bruijn, de Stacey Weldon, de Mélissa Lacasse (Vertical), de Kerry Briggs, d'Evelyne Lapierre (équipe Allez Up), l’arrivée de Cloé Legault (équipe Allez Up), et j’en passe! Je sens qu’on va commencer à s'entraîner un peu plus fort chez les dames!


Et avec l’arrivée de la toute nouvelle équipe Allez up (je prêche encore pour ma paroisse!) -une belle palette de grimpeurs solides qui vont s’entraîner comme des défoncés-, parmi lesquels quatre ont fait les finales (Izzy Friedman, Simon Forget, Cloé Legault et Evelyne Lapierre), le spectacle ne fait que commencer!


Le seul bémol de la journée : les problèmes manquaient un peu d’originalité, selon certains. Comme je n’ai pas grimpé, c’est difficile de commenter là-dessus. Les problèmes de finales ne m’ont pas semblé des plus spectaculaire, mais ils étaient quand même de qualité. Et la foule a semblé apprécié.


Il faut aussi souligner le beau travail de l’équipe d’Altitude, qui a fait en sorte de construire un beau mur à 45 degré deux jours avant la compétition. Ce qui a permis d’avoir plus de problèmes durs et de qualité.


Aller consulter le site de Tour de bloc pour en savoir plus sur les prochaines compétitions, pour participer ou pour venir encourager nos athlètes! Vous pouvez aussi consulter les résultats de la compétition à http://tourdebloc.com/TDB8/results.html. D'ailleurs, bravo à Luidgi Montilla pour avoir publié les résultats rapidement, le lundi suivant l'événement!


Soyez au rendez-vous pour les prochaines compétitions. Guelph Grotto le 20 novembre, et Délire à Québec les 4 et 5 décembre!


Un gros merci à toute l’équipe d’Altitude pour avoir travaillé aussi fort, à Jody Miall, Luidgi Montilla et Dustin Curtis, qui a animé la foule avec brio!

lundi 1 novembre 2010

Retour aux sources






Partout dans les blogues d'escalade et dans les livres sur l'entraînement, on parle de périodisation et de l'importance de prendre du repos. On conseille généralement 3 à 6 semaines par année... mais qui le fait vraiment?

Dans mon cas, depuis trois ans, j'ai eu du mal à vraiment prendre du recul, du vrai repos. De temps à autres, j'ai dû arrêter quelques semaine, mais toujours parce que j'avais une blessure majeure. Le truc, c'est qu'il faut arrêter, se reposer, AVANT de se blesser. Et même idéalement quand on est à son meilleur. Parce que quand on commence à atteindre notre max, on risque de s'enfler la tête et de pousser un peu plus... un peu trop!


Alors cette fois-ci je l'ai fait! Ce qui explique un peu pourquoi je n'ai pas écris depuis deux mois! Bon, il y a eu aussi le déménagement, l'adaptation au travail et le fait que je n'avais plus d'ordinateur personnel... mais j'ai aussi vraiment décroché. Ou enfin presque!


Idéalement, si vous arrêter pendant quatre à huit semaines, il ne faut pas tout arrêter. On peut se donner une ou deux semaines de repos complet, mais après, on veut garder la forme - et même l'améliorer - en faisant d'autres sports ou exercices: course, vélo, natation, poids. On veut aussi en profiter pour guérir ces petits bobos et travailler nos muscles antagonistes.


Pour cela, j'aime beaucoup les élastiques que me donne mon physiothérapeute. J'ai plusieurs exercices pour les trapèzes, la coiffe des rotateurs et les poignets. Il s'agit d'exercices légers de renforcement qui permettent d'éviter les blessures et d'équilibrer les muscles.


Si vous êtes vraiment motivés, vous en profiterez aussi pour améliorer votre ceinture abdominale en faisant des abdos de toutes sortes et des exercices de renforcement des muscles du dos.


Finalement, on oublie souvent que la souplesse est tout aussi importante que la force en escalade. Et plus on devient fort, moins on est souple. Alors c'est un excellent moment pour faire du yoga, de la danse ou des arts martiaux, et travailler à assouplir notre corps.


Il ne faut pas oublier de reprendre notre sport GRADUELLEMENT. Si on essaie trop vite de refaire les mouvements avancés, notre corps risque de mal le prendre.




Pour ma part, ce que j'ai vraiment aimé de cette période de repos, c'est que quand j'ai repris l'escalade, j'ai retrouvé des sensations que je n'avais pas eu depuis longtemps. Pour me remettre dans le bain, je suis allé passé un week end à Kamouraska, cette magnifique falaise blanche dans le bas du fleuve.


Un paysage de rêve, des cotes pas trop dures pour se sentir encore bon et des voies assez courtes, parce qu'après cinq semaines d'arrêt on perd la conti (continuité ou endurance). Bref, le cocktail parfait! À part la température, qui était un plus plus froide que ce que j'endure en général, mais bon.



Pendant deux jours, j'ai complètement oublié les cotes et j'ai grimpé en ressentant chaque mouvement, chaque sensation de mon corps en contact avec la roche - un peu trop froide à l'occasion - de ma tête qui s'évadait dans les hauteurs. J'étais en contact avec mon souffle, je maîtrisais ma respiration, je n'avais pas peur des chutes ou de l'échec. Bref, le retour aux sources!


Je dois avouer que j'ai un peu de mal à me remettre à m'entraîner cette année. J'ai envie d'être à l'écoute de mon corps, et il me dit d'y aller molo. Alors j'y vais molo. Mais une chose est sûre, je prends énormément plaisir à grimper, que ce soit au gym ou à l'extérieur, et je suis à l'écoute. Et c'est, au fond, ce qui compte vraiment.

vendredi 10 septembre 2010

Il était temps: vivre le processus




"Il était temps!" C'est le nom d'un problème de bloc de Squamish (It's About Time, un V5-V6 très exigeant). Je l'ai finalement réussit. Le temps... Ça été mon thème la semaine dernière. Le moment présent. Vivre le processus, sans penser au résultat. J'ai mis deux mois pour y parvenir. Pour comprendre que je devais apprécier de "travailler des blocs durs" si je voulais les réussir. Pour accepter aussi que ce n'est pas important que je réussisse ou non.

J'ai finalement compris un peu comment mon cerveau fonctionnait. Comment je devais aborder l'escalade pour "sender". Après une semaine de repos complète au mois d'août, je suis retournée à Squamish avec l'intention de me concentrer sur un seul problème de bloc, The Fuzz, un V7 que j'avais essayé avant de partir. Je me suis dis: "Ok Aryane, tu vas y arriver, même si ça te prend une semaine, et tu vas y mettre toute ton énergie. Tu vas t'amuser à "travailler" le problème."



Session de nuit, The Fuzz

Et ça a marché! Après quelques séances, à une dizaine d'essais par séance, je l'ai enchaîné. Ça n'a certainement pas été facile, et chacun de mes essais était "limite", ce qui signifie que je ne pouvais faire plus d'une dizaine d'essais avant d'avoir mal partout. Mais en y repensant, si je l'avais réussi en moins d'essais, disons vingt, j'aurais été contente, mais j'aurais été beaucoup moins forte par la suite! C'est un excellent training! Physiquement et mentalement. C'est vrai, maintenant je peux facilement donner trente essais dans un V5 sans être trop fatiguée!

Dans les jours qui ont suivi, j'ai commencé à me sentir vraiment plus forte. J'avais moins peur des sorties (Top out) et j'arrivais à me concentrer sur les mouvements plutôt que sur le résultat (réussir ou non). Je respirais mieux et je me sentais plus relax.

J'ai fais un retour en arrière et j'ai essayer de réussir tous les problèmes de blocs que j'avais essayé plus tôt dans l'été. Ça m'a fait du bien de sentir que je pouvais "réussir" des blocs et essayer des choses un peu plus dures. Mais au fond, ce n'est pas si important...

C'est sûr qu'on est content de réussir. On se sent plus léger. On a l'impression d'avoir atteint un objectif. Mais en vérité, il faudrait être tout aussi satisfait à la fin de la journée, même si on a pas "sendé". Je sais, c'est difficile. Mais avez-vous remarquez que vous performez mieux lorsque vous avez moins d'attentes?

Je ne suis pas la seule qui se fait prendre au piège de la performance. On a presque tous "une cote limite", une cote qu'on veut réussir à tout prix mais qui nous met au défi parce que notre tête pense ne pas pouvoir l'atteindre, ou simplement parce qu'on veut tant réussir... À ce sujet, je vous suggère d'aller lire le commentaire de Mark Stirling sur 8a.nu, intitulé "When is Enough, Enough?"

Dans mon cas par exemple, lorsque j'arrive dans le 5.12, j'ai de la difficulté à "enchaîner" les voies. Même dans le 5.12a, alors que je parviens à faire tous les mouvements dans des 5.12c, et même dans une 5.13a! Quand je ne me met pas de pression, on dirait que je peux tout faire, et dès que j'y tiens vraiment, ça devient difficile... Pour un de mes amis, c'est différent. Il réussit des 5.12d en moins de dix essais, mais il n'a jamais réussit à "finir" une 5.13a (pas enchaîner, mais simplement se rendre en haut).

C'est là qu'on sait que notre tête nous joue des tours. Et la tête, elle est pas facile à maîtriser. Il y en a qui sont forts physiquement, d'autres techniquement, et certains le sont mentalement. Ce sont les plus forts à mon avis! Alors entraînez-vous à prendre plaisir au processus. Voyez chaque essais comme un exercice, une répétition, un entraînement. Et si vous enchaînez, soyez contents. Et si vous n'enchaînez pas, dîtes-vous que c'est excellent pour le training!

Bonne grimpe!

mardi 3 août 2010

Leçon d'humilité à Squamish...

Je dois l'admettre, je n'ai pas été au meilleur de ma forme cet été et je vis ce voyage d'escalade comme une grande leçon d'humilité. Oui, après un peu plus de six ans d'escalade, je croyais en savoir pas mal, avoir atteint un certain niveau, avoir dépassé aussi la peur des vols qui me tenaillait à mes débuts en escalade. Pas du tout!

Au contraire, depuis que je suis ici, je me rends surtout compte de mes faiblesses, de mes lacunes, des mes peurs qui refont surface, de vieux fantômes que j'avais crû évanouis. J'arrivais avec des attentes et des objectifs de "performance" bien précis, pour vite m'apercevoir qu'il fallait bien plus d'énergie que ce que j'avais pour les atteindre. J'ai donc décidé de lâcher prise un peu et de retrouver le plaisir que j'avais auparavant quand je découvrais l'escalade, beaucoup grâce à l'escalade traditionelle, qui s'avère plus souvent pour moi une aventure qu'un acte de performance.

J'en ai discuté avec plusieurs personnes cette semaine et, apparemment, je ne suis pas la seule à vivre cette "leçon d'humilité", ici, à Squamish. La roche dans le coin a quelque chose de spécial. D'abord, elle est extrêmement variée. Ensuite, il y a beaucoup de mouvement qui requierent moins de force que de souplesse ou de dextérité, en plus d'une bonne capacité à supporter la douleur, ce qui n'est pas tellement dans mes cordes en ce moment. On peut se vanter une journée d'avoir réussi une côte, et se faire botter le derrière le lendemain sur une voie d'échauffement qui n'est pas dans notre style...

Mon projet de l'été: Le Grand Wall

Sans trop m'en apercevoir, la voie ultra classique de Squamish, The Grand Wall, une 5.11a en escalade traditionelle, est sournoisement devenu mon projet de l'été. Au début, ça ne m'avait pas tant frappé. Je voulais faire l'ascension du mur, "me rendre en haut" comme rêvent tous les grimpeurs qui ont les yeux tournés vers le ciel. Puis, tout le monde me parlait de cette voie, de sa beauté, de sa difficulté...

Je voulais aussi m'améliorer en trad et atteindre le 5.10+ ou 5.11-... comme par hasard la cote de la voie en question. Puis, c'est devenu de plus en plus évident. La voie m'appelait, me réclâmait... et je n'était pas assez forte pour me lancer dans son ascension. Je devais chercher quelqu'un de plus fort que moi, quelqu'un qui pourrait me "backer" comme on dit en bon québécois... et plus le temps passait, moins je trouvais...

Un jour, je me suis aperçu que j'essayais de devenir assez forte pour pouvoir y arriver. Et même si je sentais que je n'étais pas encore au niveau, après deux mois d'escalade consécutive, je n'avais plus le choix, il fallait que j'essaye! Comme Yan et moi on venait de réussir notre première 5.11a à vue, je l'ai facilement convaincu de se lancer dans l'aventure dès le lendemain. Avant qu'il mouille, avant que je parte pour Nanaïmo, avant que je me dégonfle et que j'abandonne ce projet...


Le Split Pillar: "a 5.10b with a feel of 5.11" (c'est ce qu'on m'a dit...)

Arrivé à la cinquième longueur, le fameux Split Pillar dont j'avais tant entendu parler, j'ai commencé à ressentir de gros papillons. Il faisait chaud et humide, je souffrais d'un manque de sommeil, et je savais que cette longueur était soutenue et d'un style qui m'était inconnu. Dès que mes pieds ont quitté le relais, mon rythme cardiaque a accéléré, j'ai perdu ma tête, mon calme. J'essayais de placer des protections à tous les mètres, j'étais complètement intimidée par la voie. Chaque pas me montrait à quel point j'étais faible et naïve, et à quel point je n'étais pas assez forte pour escalader le Grand Wall. J'ai pris à sec, tiré sur mes camalots quand la fissure est devenue trop large. J'ai ragé et je me suis découragée...

J'ai continué de peine et de misère et, dans les derniers mètres, quand j'ai atteint la cheminée, j'ai failli perdre pieds et perdre la tête. Je ne voulais plus. Je voulais abandonner, dire à Yan que je n'allais pas y arriver. Je voulais même pleurer. Mon coeur battait trop vite, j'avais l'esprit embrouillé. J'étais trop claustrophobe pour entrer dans la cheminée... j'ai redescendu, j'en suis sortie, j'ai regardé partout, désespérée... j'ai continué, pas à pas, un genou coincé dans la cheminée et les pieds en adhérence, j'ai terminé la voie presque désespérée. Le Split Pillar m'avait écrasée, mis en bouillie, il m'a rendu plus humble et plus réaliste. J'en suis ressortie changée, et je venais de vivre la plus grande leçon d'humilité de ma vie de grimpeuse!

Ensuite, étrangement, malgré la pluie qui a failli nous forcer à redescendre, on a continué. On a hésité un moment. Je me sentais épuisée et faible, et j'avais peur de ne pas y arriver. Yan n'était pas prêt à tout faire en premier de cordée et je n'étais pas certaine d'avoir la force de grimper en tête après mon échec. Comme on était parti avec une seule corde, on n'avait pas tellement le choix... mais le groupe qui nous suivait nous proposait de redescendre avec leur corde: en gros, si j'abandonnais, tout le monde abandonnait. Alors j'ai eu un regain d'énergie, une révélation, et j'ai crié: Allez Yan, on y va, même si c'est encore mouillé! Et il est parti dans The Sword (5.11a).

Mon esprit s'est allégé. J'ai repris un peu mes moyens et j'ai affronté les longueurs suivantes. C'était dur. Long. Magnifique. Au départ, j'avais décidé de faire en tête les longueurs qui me plaisaient le moins (Le Split Pillar et Apron String) et j'en payais le prix, mais j'aimais aussi énormément le fait de devoir me battre pour atteindre le sommet.

Je pense que ça a été l'une des plus belles journées d'escalade de ma vie. Peut-être même une des plus belles journées de ma vie tout court. Je ne rêve plus qu'à ça depuis deux jours.

Merci Yan. Merci Squamish. Et merci au Split Pillar!

vendredi 9 juillet 2010

Loin de la ville...


Hé oui, Aryane fait du pouce à nouveau! Retour à mes sources aventurières!

Ça y'est, je pense que j'ai complètement déconnecté! Le rythme de vie ici est tellement différent. Ni ordinateur ni internet à portée de main. Le téléphone restreint au strict minimum. Même si le Chief Campground est à deux pas de l'autoroute et à 5 minutes de voiture de la petite ville de Squamish, j'ai passé une semaine complète sans aller voir mes courriels! Et en plus, quand j'ai finalement ouvert ma boîte de réception, les 65 messages m'ont vite fait perdre espoir de répondre à tous...

Bref, mon coeur bat désormais au rythme que m'impose la nature, la température, le soleil. Les nuits humides et froides qui me tourmentaient ont maintenant fait place à une quasi-canicule. On dort bien, mais c'est un peu chaud pour grimper au soleil, plus de 30 degré depuis trois jours.
Geneviève stisfaite de sa randonnée par une journée de grissaille. Vue du premier sommet du Chief. Une marche assez raide d'un peu plus d'une heure (assez raide pour un grimpeur! vous savez, nous, on est pas fort sur la randonnée!).

À mon grand désespoir, je n'ai pas encore grimpé le Chief (et je le regarde chaque jour avec espoir de le faire), faute de partenaires assez forts ou motivés, mais j'ai eu la chance de m'exercer en multipitch et de m'améliorer en escalade traditionnelle. Jusqu'à maintenant, j'ai fais l'ascension de l'Apron - une immense dalle (slab) d'environ 200 mètres à la base du Chief - à trois reprises.

Première longueur de Banana Peel, une traverse de 55 mètres. Long mais une jolie vue!
Première "vraie" longueur de Banana Peel. Un magnifique 5.7 d'une quarantaine de mètre. Protections? Une plaquette fixe et trois ou quatre cams dans la fissure ci-haut! Faut aimer la dalle!

La première fois, je me suis lancée dans Banana Peel, une des voies les plus fréquentées. Plusieurs la font en solo (grimpe sans corde ni protection) ou en simul (escalade simultanée, les deux grimpent en même temps avec peu de protections). D'ailleurs, c'est un de mes objectifs de l'été (grimper en solo...). J'ai adoré Banana Peel, mais je vous le conseille uniquement si vous êtes fort dans la côte (5.7) ou alors si vous avez un mental en béton.

Les longueurs, souvent une dalle lisse et merveilleusement brillante, sont souvent difficiles à protéger et pourraient en intimider plus d'un (ou d'une...). Pour ma part, j'ai réussi à rester calme et le tout c'est assez bien déroulé. Souvent, on se retrouve à poser 4 ou 5 protection sur une longueur de 40 mètres, juste assez pour dire qu'on ne tombe pas jusqu'en bas...

Cette semaine, j'ai aussi fait St Vitus Dance (5.9) et Snake (5.9). J'ai vraiment adoré St Vitus, une fissure large et verticale qui force à bien coincer les pieds et les mains. Étrangement, la longueur la plus dure et la plus soutenue était cotée 5.8...
Quatrième longueur de St. Vitus Dance, 5.9. Un multipitch que je vous conseille! Une large fissure (off-width) pas si difficile qu'elle en a l'air.

J'ai été un peu déçue par Snake, une voie apparemment cinq étoiles???, parce que la roche était un peu patinée et parce que ça m'a semblé presque trop facile... à mon avis, Banana Peel et St Vitus Dance valent plus le détour. J'aimerais en profiter pour vous parler d'un petit truc que j'aime bien pour sauver de l'espace et du temps lorsque vous partez faire plusieurs longueurs. PRENDRE DES PHOTOS DU LIVRE-GUIDE! Ben oui, on peut aussi photocopier les pages, mais en camping les photocopieuses ne courent pas les rues! En plus, c'est agréable d'avoir quelques souvenirs de notre aventure, alors l'appareil-photo a une double-utilité!


Donc, plutôt que de faire comme Gérôme et moi quand on est parti dans Banana Peel (voir photo ci-dessus), prenez une ou deux photos du topo et des explications. Ça se range plus facilement dans la poche ;).

Squamish dispose vraiment de tout, pour tous les goûts et tous les grimpeurs. Non seulement ça permet de varier le style, mais ça change aussi le mal de place! T'as mal aux bouts de doigts à cause du bloc, va faire du sport! T'as les pieds endoloris par les fissures, va faire un multipitch en dalle! Jusqu'à maintenant, je grimpe environ cinq jours par semaine: deux jours de sport, deux jours de trad et une ou deux journées de bloc.

Après un mois, mon corps s'est finalement endurci et mes blessures sont pratiquement disparues, je peux commencer à me donner à fond. J'essaie de grimper trois jours de suite et de prendre un jour de repos COMPLET. Souvent, je fais une journée de trad, une journée de sport et une journée de bloc. Cette semaine, y'a même eu des jours où j'ai fais des "doubles"! Six à sept longueurs de trad le matin suivies de quelques voies de sport bien dures. Le lendemain, quelques longueurs simples en trad le matin suivies d'une séance de bloc de nuit avec un fanal!

Le bloc de nuit, c'est génial pour l'ambiance, et pas mal pour la friction (la roche froide colle mieux)! Je vous le conseille fortement, parceque se retrouver en forêt dans une mer de bloc infinie, c'est assez inhabituel.

Je ne suis pas encore à mon meilleur en terme de force, mais j'ai quand même eu quelques belles réalisations cette semaine. Mon premier V6 en bloc (Sit Down to Holm Boy), mes premières 5.10 dures en trad: deux 5.10b à vue et un essai assez bon dans Exasperator, 5.10c, un classique du coin. C'est d'ailleurs une voie que j'aimerais réussir dans les prochains jours. J'ai aussi l'impression de devenir une grimpeuse plus complète et d'explorer des styles extrêmement divers: dalle, vertical, fissures, bloc, dévers...
Moé dans mon premier V6!

Autre points saillants de mon séjour: l'arrivée de "Team Allez Up", aka Fred et Nic Charron, et leur super motivation à faire du bloc en tout temps, jour et nuit; la persévérence des frères Bourassa-Moreau à réussir le multipitch Black Dyke (5.13b, 7 longueurs); l'archarnement de Pewee Ouellette dans son entraînement d'enfer (bloc le matin et essais dans Cobra Crack en après-midi) et, finalement, la présence motivante d'un grand nombre de filles fortes et déterminées (Nadine, Isabelle, Amanda et tant d'autres!).
Fred Charron tâte les prises dans The Egg (V11). L'année prochaine mon Fred!


Bon, maintenant, deux jours de repos complet, pis après, je démarre la machine! L'ascension du Chief et plusieurs problèmes de blocs sont dans ma mire cette semaine!
Ciao tutti!

mardi 22 juin 2010

Ah ce qu'on s'amuse dans l'Ouest!



C'est fou comme on rencontre des gens fantastiques en voyage! Pour moi, cette excursion dans l'Ouest est un peu différente des précédentes, parce que j'ai maintenant des amis qui habitent un peu partout. Ça me donne une raison pour aller à différents endroits et une source de motivation, et puis je cherche pas trop pour des partenaires d'escalade! En plus, au "Chief Campground" à Squamish, à 5 $ la nuit, on rencontre des tas de gens qui se cherchent aussi des partenaires de grimpe.

Ben oui, on a beau en avoir des "partners en escalade, c'est comme jamais assez. Ça dépend de la température, de ce qu'on veut grimper, des journées de vacances de chacun. D'habitude, je suis toujours en train de galérer pour trouver des gens motivés, mais ici, c'est le contraire, j'ai presque l'embarras du choix!



Voici Gérôme, G-D, un ami qui est débarqué chez Mark en revenant du planting. Notre première excursion a été, je dois l'admettre... un... flop monumental. M'enfin, pas si monumental que ça, mais disons une "aventure peu concluante". Je me suis plutôt sentie comme une exploratrice ce jour-là que comme une grimpeuse.

J'ai voulu me lancé dans une cheminée en 5.8 appelée Sunshine Chimney south. (je lance un défi à ceux qui grimpe la cote d'essayer ça). Moi, j'ai jamais trouvé la ligne. Cette voie plutôt inhabituelle est située juste derrière la cuisine du camping. D'en bas, on dirait une petite cheminée, mais, surprise, après quelques mètres, on entre dans l'entraille du dragon. Une véritable grotte! Il fallait aller tout au fond et ressortir plus loin, mais comme j'avais mal lu le livre-guide, j'ai rebroussé chemin.

Par la suite, Gérôme a senti l'appel et a voulu se lancer dans une autre 5.8 trad, Fungus the Bogeyman. À son tour, il a abandonné, intimidé par une sorte de cheminée-dièdre penché dans un angle inhabituel. J'ai donc enchaîné la voie avec succès et quelques petits frissons bien placé (la roche sonnait plutôt creuse si vous voulez mon avis).


Voici Gérôme prêt à se lancer dans Fungus the Bogeyman! D'en bas, on ne voit pas, mais la voie se termine avec une fissure horizontale où on doit coincer la jambe droite. Couché sur la paroi, on a presque l'impression de... disons... de... connecter avec le rocher. ;)

On a donc fini la journée molo dans le champ de bloc avec quelques V0-V1. J'y ai retrouvé mon ami Chris, qui s'était aussi aventuré quelques jours à Vancouver. Le voici dans son projet du voyage, Baba Hari Das V7, à un mouvement de réussir l'enchaînement! "Screaming Chris" à son meilleur!


Après deux jours d'escalade "traditionnelle", j'avais plutôt envie de revenir un peu à mes habitudes, le "sport". En fait, la journée avant mon aventure avec Gérôme, je suis allé avec Nadine, une autre grimpeuse de Montréal, faire quelques lignes classiques de trad aux Smoke Bluffs: Moskito 5.8 et Pennylane 5.9. Les Smoke Bluffs, à quelques minutes de marche de Squamish (du camping, il faut y aller en auto ou bien faire une heure de marche), est l'endroit idéal pour se "remettre dans le bain" avant d'attaquer des multi-pitchs. Les lignes sont belles et bien nettes (pas trop de mauvaises surprises), la roche est solide, l'endroit est ensolleillé.

Petit hic cependant, un grimpeur du coin a fait une chute au sol de plusieurs mètres (j'estime près de 7 m) pour s'écraser juste à côté de moi. Ça m'a bien secoué, même s'il n'avait rien de visiblement grave. Alors j'ai beau vouloir devenir une meilleure "tradeuse", voir une cam sortir (popper) comme ça et un gars plus fort que moi s'écraser comme une pastèque, c'est pas motivant trop trop.

Alors j'avais envie de "clipper des bolts" et de pas trop penser à la protection. C'est-tu bon, c'est-tu pas bon, est-ce que je "run out", est-ce que c'est "safe" pour mon second, cou'donc, j'ai-tu mis ma cam comme du monde moé là??? Que de questions je me pose en escalade traditionnelle! J'espère que d'ici la fin de l'été, je pourrai grimper une fissure sans trop penser à tout ça!
Pour ceux qui pense que Squamish est uniquement fait pour les grimpeurs de trad ou les bloqueurs, détrompez-vous! Il y a quelques sites de sport qui valent le détour. Samedi, on s'est retrouvé toute une gang à "faire du cragging", c'est-à-dire, à passer la journée sur le bord d'une paroi à poser des dégaines et à rire. Ça eu l'air de faire du bien à tout mes petits bobos!



Même si on a pris ça relaxe, j'ai grimpé huit voies dans ma journée, beaucoup plus que ce que je fais d'habitude. La plupart entre 5.9 et 5.11a, et une petite 5.11d assez soutenue pour terminer la journée! Bravo à Chris pour sa première 5.11d enchaînée au troisième essai! Ci-haut et ci-dessus, la voie en question, Rug Muchers, une classique. La roche ici est assez différente de celle de Squamish. Pour ceux qui connaissent, ça me fait plutôt penser au Lac Boisseau, mais en bien plus gros (quoique c'est peut-être juste dans ma tête...).

Jason, un autre ami de Montréal qui habite Whistler pour l'été, m'a aussi invité chez lui. J'en ai profité pour découvrir un nouvel endroit et pour me réchauffer un peu la couenne (il fait pas chaud chaud ces derniers jours, et en plus on peut pas faire de feux au camping, alors j'en avais marre!)



Voici un peu de quoi a l'air Whistler par une journée assez nuageuse. Et quelques photos de notre petite ballade d'hier...




Évidemment, Jason et moi on a résussi à se trouver un petit bloc pour se dégourdir un peu!







Pour couronner le tout, je suis tombé sur un petit ours en sortant de son appart ce midi pour aller courir avec Gabrielle! Il s'est vite sauvé, mais j'ai eu le temps de capturer une petite photo de loin!


mardi 15 juin 2010

Mode éthique et escalade : un match parfait!



Enfant, je rêvais de devenir mannequin! Je sais, ça fait vraiment cliché et ça ne cadre pas du tout avec moi et avec mon mode de vie. Le camping, l'escalade, mes doigts et mes ongles détruits, mes gros bras, mon manque total de connaissance en matière de mode et d'agencement de couleur... bref, j'ai vite compris que c'était probablement pas mon domaine... Plus tard, j'ai voulu être journaliste, artiste de cirque, athlète... enfin, n'importe quoi pour voyager partout dans le monde et être commanditée, hahaha! Aujourd'hui, ben je cherche toujours : traduction, entraineur sportive, et quoi encore?



Mais quand Warren Zelman m'a proposé de poser pour lui, en tant qu'ami d'abord, mais surtout parce que j'ai un dos et des bras anormalement musclé pour une fille qui s'entraîne pas tant que ça, ben j'ai tout de suite dis oui. Faut dire que j'attendais juste ça! Après avoir vu ses magnifiques photos d'artistes de cirque, je rêvais de voir de quoi j'aurais l'air sous l'angle d'une caméra professionnelle!




Inspirée par ma bonne amie Julie Desormeaux et par son enthousiasme sans limites pour l'environnement, la mode éthique et les éco-designers, j'ai été tentée de trouver des vêtements éthiques et écologiques qui conviendraient à mon sport et à mon mode de vie : l'escalade.


C'est ainsi que je suis tombée sur la ligne de vêtements Respecterre. Ça tout de suite été le coup de foudre! Située dans un écovillage du Québec, l'entreprise fabrique et conçois une ligne de vêtement qui convient au sport, au yoga et au voyage. Ce qui est génial, c'est que les vêtements sont fait de coton bio ou équitable ou de bambou! L'essayer, c'est l'adopter, et c'est peu dire! Chaque morceau de vêtement que j'ai porté pour la séance de photo était si confortable, si doux, que j'ai failli tout acheter! Évidemment, mon budget et mon sens de l'économie a freiné un peu mes ardeurs, mais si j'avais pu, je l'aurais fait.


Qu'est-ce qui fait que le bambou est une fibre écologique? En bref, le bambou est la plante qui a la croissance la plus rapide au monde, en plus de nécessiter très peu d'eau et de ne pas avoir besoin de produits chimiques ou de pesticides! Évidemment, il ne pousse pas au Québec, mais tous les vêtements sont conçus et fabriqués ici. Absolument fantastique. Je me cherchais depuis longtemps des vêtements d'escalade confortables, beaux et polyvalents qui cadrent avec mon sens de l'éthique. Normalement, je vais au Village des valeurs ou dans des échanges de linge, parce que je n'aime pas ce que propose les boutiques sport. Cette fois-ci, j'ai trouvé.

Vous pouvez vous procurer la ligne de vêtements Respecterre dans diverses boutiques à travers la province et le pays, dont la petite boutique Moov Design situé au 1839 avenue Mont-Royal. En plus des vêtements sports et détente Respecterre, vous trouverez chez Moov Design des maillots faits sur mesure, des vêtements d'éco-designers québécois et de nombreux produits éthiques et écologiques comme les marques Fig et Lili Soleil. Fait non négligeable, la majorité des produits offerts par la boutique Moov Design sont fabriqués au Québec! Alors vous encouragez l'industrie locale en plus de protéger l'environnement.

Pour ce qui est du prix, si on compare avec les lignes de vêtements que plusieurs grimpeurs portent au gym, par exemple Prana ou Lululemon, je pense que les prix sont parfaitement raisonnables. Et puis les vêtements sont tout aussi confortables et originaux, sinon plus.

Dans un monde de plus en plus axé vers la consommation, s'il est peut-être devenu difficile de limiter nos achats, on peut au moins essayer d'acheter des produits locaux et éthiques. Enfin, je pense que la plus belle photo de Warren est quand même celle où je porte fièrement mes jeans et une vieille camisole, preuve qu'on a pas besoin de dépenser pour être bien!
Je tiens à remercier Warren Zelman pour son merveilleux travail, Julie Desormeaux pour sa motivatoin et ses connaissances en mode éco, ainsi que la boutique Moov Design et la ligne de vêtements Respecterre.
Aller voir le blog de Warren Zelman pour en savoir plus sur son travail à

samedi 5 juin 2010

Squamish... j'arrive!

Longtemps avant de m'initier à l'escalade, j'en rêvais. Les hauteurs, le vertige, le rocher... j'étais sans le savoir une grimpeuse en devenir. Jusqu'à l'âge de vingt ans, je n'avais aucune passion particulière, sinon la nouveauté en soi. Découvrir de nouveaux endroits, de nouveaux sports, un instrument de musique, me motivait au plus au point. Mais après quelques mois, chaque fois, ma flamme s'éteignait et je me découvrais une nouvelle "passion".

J'ai voyagé, lu, écrit, joué de la musique, chanté, dansé, fait de l'artisanat. J'ai pratiqué des arts du cirque pendant de nombreuses années (jonglerie, unicycle, main-à-main). J'ai dévalé les pistes de ski en snowboard et en ski, appris les rudiments de la navigation en rivière en kayak et en rafting... bref, un peu de tout, et beaucoup de rien... jusqu'à ce que je découvre l'escalade... en 2002.

J'étais alors dans l'Ouest canadien à cueillir des cerises et je suis tombé sur des grimpeurs à Vancouver qui faisait de la "slack line" (aller voir Slackline Montréal pour en savoir plus). Ils allaient passer trois mois à Squamish pour grimper le "Chief", cette immense paroi rocheuse de 500 mètres qui surplombe l'océan pacifique. J'ai eu comme un appel... Squamish... ce nom a quelque chose de magique qui m'a tout de suite attiré.

J'ai voulu en savoir plus. Je me suis arrêté à Squamish pour observer les parois vertigineuses et je me suis promise d'y retourner un jour et de faire de l'escalade. Depuis, les détours de la vie m'ont conduit en Thaïlande, en France et ailleurs, mais je reviens maintenant à mes premières amours...

Ça fait des mois, je rêve d'aller toucher ce granit mythique. Oh, il y aura certainement des tonnes de Québécois au rendez-vous! Ce n'est pas en soi "La grande aventure du siècle". Mais ce sera mon aventure à moi, celle que j'attends depuis des années. Quelque chose m'attends à Squamish et j'ai bien hâte de voir de quoi il s'agit. Le rocher? Une quête d'absolu, de vide, de liberté? Des rencontres, des joies, des peines?



Disons que je ne chôme pas avant mon départ! Petit contrat de traduction à la pige, échange de linge (Switch and Bitch) organisé par Julie Desormeaux, famille, coupe de cheveux, shooting photo avec Warren Zelman juste avant de partir (pourquoi... euh, je vous ai déjà dit que je rêvais enfant de devenir mannequin... j'ai toujours cru qu'à cause de mes gros bras c'était impossible! mais pour le fun faut bien essayer!). Bref, j'ai hâte aux VRAI vacances, loin de la ville et plus près des montagnes!
Vous ne connaissez pas les soirées Switch and Bitch? Mais d'où vous sortez? C'est une soirée où on amène tout son vieux linge, celui de sa mère, sa soeur, ou même celui acheté par l'Ex de son chum dans un gros sac poubelle. On jette le tout dans un gros tas et on se pitche dedans à qui mieux-mieux pour dénicher des trouvailles... ou des vrais torchons! C'est éthique, pratique, et franchement drôle! Faut surtout pas oublier le vin et les shooters!





Voilà, pour les nouvelles, maintenant, j'ai du boulot. N'oubliez pas de me suivre sur le blogue pour découvrir avec moi un peu de l'Ouest canadien! À bientôt!






Un avant-goût de ce qui m'attend?






lundi 17 mai 2010

S’entraîner, mais par où commencer?


J’ai mis des années avant de commencer à m’entraîner. J’ai à peine commencé il y a un peu plus d’un an, et si j’avais su avant tous les bénéfices que cela pouvait m’apporter, j’aurais commencé avant.

Il n’est pas essentiel de s’entraîner pour progresser en escalade, encore moins pour s’amuser. Mais l’entraînement peut souvent aider à atteindre des objectifs particuliers. Il vous permet aussi diminuer le risque de blessure, puisqu’un bon entraînement contient généralement des exercices pour les muscles antagonistes et prévoit des périodes de repos adéquates (j’ai bien dit un « bon » entraînement).

La pyramide de progression

Peu importe le sport pratiqué, il faut au début acquérir la technique propre à celui-ci. Cela constitue la base de notre « pyramide » de progression. En effet, le nombre de pull up ou autre tour de force a peu d’importance au début en escalade.

Mais une fois la technique de base bien acquise et quelque peu maîtrisée (quelque peu... parce qu'on peut toujours améliorer sa technique, on y revient de manière cyclique), on peut commencer à explorer les autres aspects de la pratique. L’aspect physique et l’aspect mental. Un entraînement bien planifié peut aider à améliorer ces deux éléments.

Définir ses objectifs
Souvent, lorsque je demande aux gens dans mes cours quels sont leurs objectifs, ils me répondent: grimper mieux, m'amuser, améliorer ma technique. Malheureusement, même si c'est un bon point de départ, ce genre d'objectifs risquent de ne pas mener très loin... ils manquent de «précision».
Pour obtenir des résultats, il faut savoir assez précisément ce que l'on veut. Est-ce qu'on veut surtout améliorer sa force, son endurance? Quel est le lieu où on pratique le plus souvent (intérieur, extérieur)? Dans quel type de paroi veut-on grimper (dalle, vertical, fissure, toit)? Est-ce qu'on veut faire un multi-pitch en 5.11 ou plutôt grimper de courtes voies de sport?
Sur le plan technique, que veut-on améliorer en premier? On ne peut pas tout travailler à la fois, il faut établir un ordre de priorité. Avoir les hanches plus près du mur, mieux placer ses pieds, maîtriser sa technique de dévers, etc.
Ensuite, pour définir ses objectifs, il faut connaître ses forces et ses faiblesses. Si on les connait mal, on peut demander à nos partenaires d'escalade leur avis.


Moi, je me demande d'abord quels types de voies je réussis le mieux, et quel type de voies m'horripile ou me fais perdre mes moyens. Êtes-vous meilleur dans le dévers, la dalle, les voies d'endurance, les voies de type "bloc" très courte? Les compétitions constitue aussi une excellente façon de cerner des faiblesses techniques très précises (crochets de talon, pinces, mouvements d'épaules, etc.)
J'ai trouvé sur le site de l'Université de Montréal, un article intéressant qui donnait un truc fort simple pour déterminer ses «Résolutions du Nouvel An», l'acronyme SMARTER! (tiré de Ma santé au sommet). Le tout s'applique parfaitement à la dtermination des objectifs d'un sport.
Pour obtenir de bons résultats, vos objectifs doivent être:

Spécifiques… assez détaillés pour vous permettre de déterminer quelles actions entreprendre et à quel moment.

Mesurables… pour pouvoir évaluer concrètement vos progrès. Il vous faudra ainsi définir une unité de mesure et être capable de répondre à la question « combien ?». Par exemple, on peut compter le nombre de voies enchaînées dans une séance ou bien essayer d'augmenter le nombre de pull up qu'on fait ou le temps de suspension sur la poutre.

Accessibles… ils doivent être à votre portée! Ne visez pas le 5.12 cette année si vous commencez à peine à grimper du 5.10 en moulinette, ou ne pensez pas obtenir la première place à une compétition si vous vous entraînez depuis quelques mois à peine.

Réalistes… en nombre raisonnable! Commencez avec des petits objectifs stimulants faciles à réaliser (à court terme) et approchez-vous de plus en plus de votre objectif à long terme.

Temporels... inscrits dans un temps précis. Bien sûr, il vous faudra constamment réévaluer votre échéancier, mais savoir quand vous commencerez à travailler une habileté particulière et à quel moment vous aimeriez vérifier les résultats aide à rester motivé!

La périodisation… kossé ça veut dire?

On peut généralement atteindre notre performance MAXIMALE à quelques reprises dans une année. Habituellement deux ou trois fois par année. Périodiser, ça veut dire prévoir de travailler différents aspects de sa pratique (force, résistance, endurance) de manière à atteindre le maximum de notre potentiel au moment VOULU.

Le moment voulu, c’est un voyage, une compétition, vos vacances… ça dépend de vos OBJECTIFS! On part de ce moment tant attendu, on l’inscrit au calendrier, et on regarde ensuite combien de temps il nous reste jusqu’au moment fatidique!

Un cycle comprend une période de préparation physique générale (PPG), une période de préparation physique spécifique (PPS), une période d’affutage et une période de concrétisation (le voyage ou la compétition la plus importante).

La périodisation doit aussi prendre en compte les REPOS, qu’on oublie trop souvent. En effet, il ne faut pas attendre d’être blessé ou complètement épuisé avant de se reposer. C’est dans les périodes de repos que le corps récupère pour revenir plus fort qu’avant!

L’escalade est un sport qui exige une foule d’habiletés physiques : flexibilité, force, puissance, endurance, résistance. Ces habiletés ne peuvent être toutes sollicités en même temps si on veut s’améliorer. Très bientôt, je vous parlerai des diverses filières énergétiques et de différents types d’entraînement qui peuvent vous permettre de les travailler.

Bon training!